Les modes Peak Force Tapping et QNM permettent l'acquisition simultanée de la topographie 3D et des paramètres mécaniques. La force appliquée sur la pointe est contrôlée afin de préserver l'intégrité de l'échantillon ainsi que de la pointe AFM. Les courbes approche-retrait (2 kHz) sont obtenues (spectroscopie de force) et analysées en temps réel afin d'extraire les paramètres mécaniques (module d'Young, adhésion pointe-surface, déformation...). En mode QNM, les mesures deviennent quantitatives après calibration de la pointe.
Une source pulsée d’ions primaires mono ou multi-atomiques (Ga+, Bin+, Au+, C60+, …) possédant une énergie de quelques keV bombarde la surface de l’échantillon. Les ions secondaires issus de l'interaction entre les ions primaires et l'échantillon, sont alors focalisés et accélérés avec une même énergie cinétique vers l’analyseur à temps de vol qui les sépare en fonction de leur rapport m/z avec une très bonne résolution en masse (ΔM/M > 10 000 à la masse 28).
L’adhésion des différentes couches est une propriété essentielle pour la bonne combustion du propergol solide dans les moteurs de fusée. Lorsqu'un défaut d’adhésion macroscopique est observé, une investigation des propriétés mécaniques à l’échelle micrométrique peut y apporter des solutions.
La Figure 1 montre à l’interface lieur (à droite)/protection thermique (à gauche) la présence d'une interphase qui affiche une topographie lisse ainsi qu'un module d’Young élevé. Elle peut être schématisée comme une découpe en pointillé le long des deux couches assemblées. Ce défaut fragilise l’adhésion entre le lieur et la protection thermique, rendant l'assemblage inutilisable. Une comparaison des résultats obtenus via le mode Peak Force QNM de l'AFM et par nanoindentation a été réalisée sur différentes formulations de propergols (Tableau 1). Les mesures acquises par les deux techniques correspondent, l'AFM peut donc être utilisé en remplacement d'un nanoindentateur sur des matériaux isotropes.
Une analyse complémentaire de l'interface lieur/protection thermique à l'aide du ToF-SIMS (Figure 2) a permis de montrer la présence plus importante de l'agent de réticulation utilisé dans la formulation du lieur. Cette migration à l'interface avec la protection thermique s'accompagne d'une surréticulation locale du lieur et explique le module d'Young plus élevé mesuré par AFM. Une modification de la formulation du lieur a permis de corriger le défaut d'adhésion et d’obtenir une interface telle que dans la Figure 3.